Les chiffres clé de la flotte de pêche nationale
La France est un pays majeur pour la pêche en Europe (2ème en valeur derrière l’Espagne) et contribue à plus de 16 % des débarquements totaux en valeur et 11 % en volume (données 2015). La production française est dominée par la pêche fraîche et le poisson frais.
La flotte de pêche est répartie sur tout le littoral métropolitain (figure 1). En 2014, elle regroupe près de 4 500 navires et embarque près de 9 700 marins en équivalents temps plein (ETP). L’activité de cette flotte génère un chiffre d’affaires proche de 1 milliard d’euros et une valeur ajoutée brute d’environ 500 millions d’euros. Ces valeurs sont proches de celles estimées en 2009 alors que dans le même temps, la flotte de pêche a perdu 4 % de ses navires et près de 10 % de ses marins.
Le navire de pêche moyen est de petite taille (moins de 12 mètres), construit il y a près de 30 ans, avec un peu plus de deux marins à bord. Cependant, la flotte de pêche française révèle une grande diversité de taille de navires (de moins de 12 à plus de 40 mètres), de métiers pratiqués (définis par les engins de pêche utilisés et les espèces cibées) et de zones fréquentées.
L’activité des navires immatriculés en métropole se déploie en zone « Atlantique Nord-Est » (selon la terminologie du CIEM), en Méditerranée, et pour les grands thoniers-senneurs : au large des côtes d’Afrique et dans l’Océan Indien. Que ce soit en Atlantique ou en Méditerranée, les secteurs les plus productifs se concentrent sur les zones côtières, dans la limite des 12 milles marins ou plus généralement dans le périmètre des eaux territoriales françaises.
Les espèces principales débarquées par la flotte métropolitaine sont :
- la baudroie (10 % des débarquements totaux en valeur de la façade), le merlu (10 %), la sole commune (9 %), la coquille St Jacques (7 %) et le bar (6 %) sur la façade Atlantique ;
- le thon rouge (20 %), le merlu (10 %), l’anchois et la dorade sur la façade méditerranéenne.
Certains stocks évoluant dans l’espace maritime français sont considérés comme « surexploités » notamment le bar dans la zone Nord (Mer du Nord, Manche et Mer Celtique), la morue en Mer Celtique ou la sole dans le Golfe de Gascogne (avis du CIEM, 2017). L’état de nombreux stocks exploités par la flotte européenne reste encore peu connu.
Des évolutions réglementaires en faveur de l’environnement
Depuis 2011, le dispositif législatif et réglementaire d’encadrement de l’activité de pêche professionnelle a fait l’objet de quelques évolutions. Au niveau européen, l’influence croissante des politiques environnementales sur l’activité de pêche est un élément marquant des 10 dernières années. La nouvelle Politique Commune de la Pêche, effective depuis 2014, s’est donnée pour objectif de ramener tous les stocks de pêche à un niveau d’exploitation durable d’ici 2020. Cette ambition est en cohérence avec l’atteinte du « bon état écologique » des eaux maritimes de l’Union européenne en 2020, défini dans la directive-cadre « stratégie pour le milieu marin ».
Interaction de l’activité avec le milieu marin
L’activité de pêche exerce des pressions de différentes natures sur les écosystèmes :
- des pressions physiques : remise en suspension des sédiments, déplacement d’organismes, perte de substrat, dérangement et rejets de déchets. Ces pressions sont principalement exercées par les engins qui traînent sur le fond (chaluts de fond et dragues notamment) ;
- des pressions chimiques : rejet de déchets, d’hydrocarbures, etc. ;
- des pressions biologiques, parmi lesquelles on distingue le prélèvement des espèces ciblées par la pêche, l’extraction d’espèces non ciblées (captures « accessoires » d’espèces d’intérêt communautaire – poissons, mammifères, tortues, oiseaux marins), et les perturbations physiques sur les organismes.