Les déchets marins correspondent à l'ensemble des matériaux ou objets qui sont directement ou indirectement, volontairement ou involontairement jetés ou abandonnés en mer. Ils se retrouvent dans tous les compartiments du milieu marin, que ce soit à la fois sur les plages, en surface ou sur les fonds marins et sont composés de différentes typologies (plastiques, métaux, verre, etc.) et de différentes tailles, incluant les macro-déchets et les micro-déchets. L’observation des déchets se fait à travers différentes techniques de prélèvement comme le chalutage, l’observation à partir de submersibles ou de plongées sous-marines (macro-déchets sur le fond), les survols aériens et le filet à plancton (pour la collecte de micro-plastiques).
La nature des déchets marins
Les déchets sont constitués majoritairement de plastiques, de verre, de métaux, de papier, de textile, de produits naturels, de bois travaillé. La nature des déchets marins varie en fonction de leur localisation et de leur distance à la source. Les déchets marins plastiques sont majoritairement constitués de bouteilles, de sacs, d’emballages, de plastiques issus des activités de pêche et peuvent représenter de 50 à 100% des déchets totaux. Ces quantités sont fortement liées à la production annuelle mondiale de plastique, qui dépasse les 300 millions de tonnes depuis plusieurs années.
Une répartition inégale
La répartition des déchets est variable et dépend de différents éléments, comme des facteurs hydrodynamiques et géomorphologiques, ainsi que de la localisation de leur source et si la pression humaine (usagers des plages, plaisanciers, industriels, pêcheurs et autres professionnels de la mer) est une source de déchets considérable, les courants océaniques jouent un rôle important dans leur dispersion. Les déchets peuvent parcourir des centaines de kilomètres avant de s’accumuler parfois très loin de leur source.
Les impacts sur la biodiversité
Les organismes vivants sont atteints directement par la présence des déchets marins. Près de 800 espèces peuvent être menacées par les déchets, que ce soit par des blessures causées par des emmêlements, des étranglements ou des ingestions. D’autre part, certains déchets constituent des supports de fixation pour des micro-organismes, permettant le transport de ces derniers sur de longues distances, favorisant ainsi la colonisation de nouveaux milieux et menaçant l’équilibre des écosystèmes. De plus, certaines particules de plastique adsorbent les produits chimiques et favorisent la contamination des organismes vivants. Les déchets les plus encombrants présentent quant à eux un danger pour la navigation, provoquant chaque année des accidents.
Bien que les sources et la nature des déchets soient identifiées, l’étendue et la quantification de leurs impacts, qu’ils soient économiques ou écologiques, demandent encore de poursuivre les recherches. Les matières composant les déchets, notamment les polymères plastiques, sont multiples, leur temps de dégradation est variable et dépend, en plus de leur constitution chimique, des facteurs hydrodynamiques. Si les risques de transfert dans le réseau trophique sont encore en cours d’étude, il a été prouvé que l’impact est néanmoins significatif, bien qu’encore très mal connu pour les plus petites particules comme les nanoplastiques.
Les réponses proposées
Les collectivités territoriales, avec le soutien financier de l’État et l’aide d’associations, interviennent à divers niveaux : entretien des plages et des plans d’eau, interventions sous-marines sur le fond des ports, programmes de sensibilisation ou de nettoyage, soutien à la recherche, traitement des déchets marins, entretien des filets et réparations de navires. Ces mesures représentent un coût financier de plusieurs millions d’euros pour les communes.
Sur le plan juridique, le droit français comporte des dispositions particulières concernant les déchets issus d’activités menées à terre ou en mer depuis 1975, sans toutefois impliquer les rejets en mer à partir de navires. Sur le plan européen, seule la Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin (DCSMM), mise en place en 2008, évoque spécifiquement les macro-déchets marins. Les mesures réglementaires sont difficiles à appliquer, car elles sont souvent trop vagues ou s’appliquent aux pollutions en général.
L’éducation du public sur les enjeux environnementaux reste la réponse la plus pérenne à l’enjeu des déchets marins.
Accès aux données
- Les données de déchets marins dans le catalogue du SIMM : accès au Catalogue