Les tortues marines sont principalement présentes dans la zone intertropicale, où elles viennent pondre. La France, grâce notamment à ses territoires d’outre-mer, héberge ainsi des sites de ponte majeurs sur le plan mondial.
Les tortues marines : des espèces mobiles et à forte longévité
Les tortues marines sont des espèces à forte longévité. Capables de se déplacer sur des milliers de kilomètres au cours de leur existence, elles viennent souvent se reproduire sur les plages proches de leur lieu de naissance.
Parmi les sept espèces de tortues marines connues à l’échelle du globe, six sont présentes dans les eaux françaises (en métropole et outre-mer) :
- la tortue luth (Dermochelys coriacea),
- la tortue caouanne (Caretta Caretta),
- la tortue verte (Chelonia mydas),
- la tortue de Kemp (Lepidochelys kempii),
- la tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea),
- la tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata).
Cinq de ces espèces viennent pondre sur les plages françaises.
Une grande partie de la Zone Économique Exclusive (ZEE) française sert d’habitat de migration et d’alimentation pour les tortues marines.
Une évaluation difficile de l’état de santé des populations
Évaluer l’état de santé des populations de tortues marines est une tâche difficile.
Tout d’abord, il est difficile de dénombrer les effectifs des juvéniles (ou jeunes) et donc d’observer l’évolution démographique des différentes espèces. Les principaux chiffres disponibles concernent les femelles adultes en phase de ponte.
Ensuite, il existe une variabilité naturelle de fréquence et de lieu de ponte, d’où une difficulté à évaluer des tendances fiables sur quelques années.
Des espèces vulnérables ou en danger d’extinction
D’après l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), les six espèces de tortues présentes dans les eaux françaises sont soit vulnérables soit menacées. Deux de ces espèces, la tortue de Kemp et la tortue imbriquée, sont même classées en danger critique d’extinction.
Bien que ces évaluations globales ne traduisent pas spécifiquement l’état de santé des populations dans les eaux françaises, la situation est préoccupante.
Des menaces anthropiques multiples
Diverses activités humaines représentent des menaces pour les tortues marines.
- La pêche : les captures accidentelles par les engins de pêche représentent une cause majeure de mortalité. D’après les observations signalées, plus de 85 000 tortues marines ont été capturées accidentellement entre 1990 et 2008 à l’échelle du globe. Or ce chiffre ne correspondrait qu’à 1 à 5 % des captures totales sur cette même période.
- Les déchets marins : ils représentent une pression importante, à travers deux phénomènes, l’enchevêtrement et l’ingestion. En effet, les tortues s’emmêlent dans des emballages et des restes d’engins de pêche abandonnés, ce qui peut provoquer leur mort par noyade, des amputations, etc. Par ailleurs, les tortues ingèrent une multitude d’autres déchets, notamment des sacs plastiques, qu’elles confondent avec des méduses ou d’autres proies gélatineuses. En Méditerranée occidentale, près de 80 % des tortues marines échouées ont des débris plastiques dans leur appareil digestif.
- Le braconnage : les tortues sont convoitées pour leur viande et pour leurs œufs. Ce phénomène reste un problème majeur à l’échelle mondiale.
- L’urbanisation des littoraux : elle a des conséquences directes sur les sites de ponte, via les extractions de sable, les dégradations de la forêt littorale et les lumières anthropiques, qui peuvent en effet désorienter les tortues tout juste écloses (qui se dirigent vers les routes au lieu de la mer).
- Les contaminants chimiques : si les effets sont actuellement peu étudiés, ils sont toutefois susceptibles de menacer la survie de ces espèces.
Face à ces menaces variées, de nombreuses actions de protection ont été mises en œuvre, en particulier dans le cadre de plans nationaux d’action (voir les drapeaux français sur la carte).
Accès aux données
- Les données de tortues marines dans le catalogue du SIMM : accès au Catalogue