Le monde sous-marin n’est pas silencieux. Les activités liées à la mer, qu’elles soient biologiques, géologiques ou humaines émettent une grande variété de sons. Ces derniers se propagent beaucoup plus loin dans l’eau que dans l’air, ce qui confère au bruit une place prépondérante dans l’écosystème aquatique.
Le paysage sonore sous-marin
De nombreuses activités biologiques dépendent de l’utilisation des sons. Diverses espèces, dont les mammifères marins comme le dauphin, utilisent l’acoustique pour communiquer, se reproduire, repérer des prédateurs et développer des stratégies de réponse.
Moins naturels, les bruits inhérents aux activités humaines (dites anthropiques) appartiennent également au paysage sonore sous-marin. On peut citer l’exploitation des ressources marines, l’étude du milieu marin, les constructions de structures en mer et le trafic maritime. Ces activités, qui connaissent un essor depuis le XXe siècle, induisent l’utilisation de sources acoustiques puissantes : sonars, canons à air, explosifs, navires puissants, etc. Autant de sons propagés à plusieurs dizaines voire centaines de kilomètres, qui ne cessent d’augmenter.
Les impacts de la pollution sonore
L’augmentation rapide du bruit ambiant issu d’activités humaines a conduit les scientifiques à se poser des questions sur les impacts de la pollution sonore sur les écosystèmes marins. Les premières alertes sont apparues avec les échouages en masse de baleines à bec en parallèle de l’utilisation massive d’appareils émettant des ondes sonores de fortes puissances (sonars militaires notamment). Des études ont également mis en relation le stress des animaux et le risque de masquer leurs communications avec le bruit issu des navires.
Etudier les sons anthropiques pour évaluer les risques
La directive européenne DCSMM (Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin) reconnaît les risques liés à la pollution sonore sous-marine depuis 2008. Elle vise le bon état écologique du milieu marin et lutte contre les menaces qui pèsent sur lui, tel le bruit. Elle s’intéresse ainsi à la distribution spatiale et temporelle des pressions dues aux bruits sous-marins ainsi qu’à leurs composantes anthropiques. Il est en effet primordial d’étudier et de caractériser la pression anthropique exercée sur l’écosystème marin pour en évaluer les risques.
Accès aux données
- Les données de bruit sous-marin dans le catalogue du SIMM : accès au Catalogue
- Les données de bruit sous-marin des espaces maritimes des conventions OSPAR et HELCOM : accès au portail de l'ICES
- Les données de bruit sous-marin de l’espace maritime de la convention de Barcelone : accès au portail quietMED, page de téléchargement des données de bruits