L’aquaculture marine regroupe les activités de production animale ou végétale, dans le milieu marin ou à partir d’eau de mer. Ces productions concernent essentiellement les coquillages (conchyliculture), les crustacés (astaciculture), les poissons (pisciculture) et les algues (algoculture).
En France, l’aquaculture marine est dominée par la conchyliculture. La France est l’un des leaders européens en matière de production conchylicole : elle est le premier producteur d’huîtres et parmi les premiers producteurs de moules en Europe (CGEDD, 2017).
Caractéristiques de l’activité en France
Au niveau national, l’aquaculture marine génère en 2013 un chiffre d’affaires de plus de 800 millions d’euros et près de 9 300 emplois en équivalents temps plein. En 2013, les huîtres représentent la première production aquacole marine française (en quantités vendues et en valeur de vente), devant les moules et les poissons marins.
La conchyliculture représente de loin le premier secteur d’aquaculture marine en France avec 93 % du chiffre d’affaires et 95 % des emplois totaux (données 2013). Les principales productions de coquillages sont issues de l’ostréiculture et de la mytiliculture, les productions d’autres coquillages étant plus marginales. Les activités d’algoculture et d’élevage de crevettes restent confidentielles.
Le deuxième secteur aquacole concerne la pisciculture marine, productrice de bar, daurade, maigre, turbot et salmonidés. Cette activité qui a démarré au début des années 1980 a eu du mal à se développer compte tenu d’un contexte réglementaire et politique peu favorable (conflits d’usage avec le tourisme notamment). En 2013, le secteur de la pisciculture marine représente une trentaine d’entreprises et environ 500 emplois en équivalents temps plein. 36 % du chiffre d’affaires global de la pisciculture marine provient de l’activité des écloseries (ventes d’alevins), et 64 % de l’activité de grossissement (ventes de poissons pour la consommation).
Conséquences de l’aquaculture marine sur le milieu marin
Les impacts sur le milieu marin
Les problèmes environnementaux générés par l’aquaculture marine se rapportent :
- aux rejets de nutriments,
- aux modifications des habitats,
- aux impacts sur les populations de poissons et de bivalves sauvages,
- aux transferts de maladies,
- aux échappements de poissons d’élevage,
- aux pollutions chimiques.
En France, c’est l’activité conchylicole qui a l’emprise la plus forte sur le littoral, et donc l’impact potentiel le plus important sur le milieu étant donné le faible développement de la pisciculture marine. La surcharge des bassins conchylicoles par rapport à leur capacité peut entraîner une surexploitation des ressources primaires des écosystèmes (microalgues notamment). La conchyliculture génère d’autres types d’impacts sur le milieu : elle peut favoriser l’envasement du fait de ses installations, ou l’enrichissement du sédiment en matière organique susceptible d’entraîner l’eutrophisation. Ce dernier phénomène reste toutefois très localisé car la conchyliculture, qui ne nécessite pas d’apports extérieurs de nourriture, atténue globalement l’eutrophisation.
Une activité qui dépend de la qualité du milieu marin
L’aquaculture marine est très sensible à la dégradation du milieu marin, qu’elle soit causée par des pollutions chroniques de nature organique, chimique, microbiologique (issues de l’agriculture, des industries, du nautisme, des effluents urbains…), ou par des pollutions accidentelles (marées noires). Elle subit les déséquilibres dans le fonctionnement des écosystèmes, résultant par exemple de l’introduction d’espèces invasives. Elle est également dépendante de facteurs liés au changement climatique.
La qualité microbiologique des eaux côtières représente un enjeu économique important pour le secteur conchylicole. Sur l’ensemble du littoral français, les zones conchylicoles sont majoritairement classées en qualité moyenne (« B »), ce qui fait supporter aux entreprises les coûts de purification des coquillages pour avoir l’autorisation de les commercialiser. D’après les données du réseau de surveillance microbiologique REMI, seulement 6 % des zones présentent une bonne qualité (« A ») et 87 % une qualité moyenne (« B ») sur la période 2014-2016.