Le littoral est un espace en perpétuel mouvement sous l’effet de facteurs naturels tels que le vent, les courants ou les variations du niveau de la mer. Ses évolutions, accentuées parfois par les activités humaines et les impacts du changement climatique, se caractérisent par une réduction ou une augmentation de la surface émergée liée à la perte ou au gain de sédiments le long du rivage. La perte de sédiments, communément appelée érosion côtière, se traduit par un recul du linéaire côtier, dit trait de côte.
Le littoral français : quelques chiffres
Le littoral français s’étend sur 20 000 km, dont 22 % de zones côtières soumises à un phénomène d’érosion. Aucune région côtière française n’est épargnée par le phénomène de recul du trait de côte : le littoral métropolitain est en recul sur 650 km, dont 270 km à une vitesse moyenne de 50 cm/an.
Divers facteurs sont en cause. Le changement climatique d’une part, responsable de l’élévation du niveau mondial des mers et des océans (qui devrait atteindre de 30 à 80 cm d’ici à 2100, selon le rapport 2013 du GIEC). Les pressions anthropiques d’autre part, liées à l’artificialisation des côtes et à une densité de population en progression, qui impactent fortement le trait de côte. On compte en effet 17 % de côtes artificialisées en France métropolitaine et 12 % dans les régions et territoires d’outre-mer. Quant à la densité de population sur les côtes, elle est actuellement 2,5 fois plus élevée que la moyenne nationale.
La stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte
Pour mieux anticiper ces évolutions et faciliter l’adaptation des territoires à ces changements, une stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte a été mise en place en 2012. Elle a vocation à renforcer la résilience des espaces littoraux en s’appuyant notamment sur le rôle des milieux naturels côtiers, et incite à repenser l’aménagement du littoral.
La stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte soutient le développement d’une politique fondée sur l’anticipation, des choix d'aménagement concertés, à une échelle territoriale pertinente, ainsi que sur le croisement des enjeux économiques, sociaux et environnementaux dans la prise de décisions.
A travers ses programmes d'actions, elle vise notamment à favoriser :
- l’amélioration et le partage des connaissances sur les écosystèmes côtiers et leurs perspectives d’évolution (par exemple avec la mise au point d'un indicateur national d'érosion côtière et la mise en réseau des observatoires locaux),
- l'innovation et l'expérimentation, ainsi que le partage de ces retours d'expérience,
- l’élaboration de projets de territoire et de documents de planification cohérents et concertés, aux échelles spatiales et temporelles pertinentes,
- la valorisation du rôle et des services rendus par des espaces naturels.