Avec le soleil et la chaleur, ce début d’été est propice à la prolifération de micro-algues sur le littoral.

Bulletins d'information et d’alerte au Dinophysis

Il peut s’agir de micro-algues toxiques. Depuis Sète (bassin de Thau) jusqu’à Boulogne-sur-Mer en passant par la pointe bretonne, des bulletins d’information ou d’alerte sont émis sur l’ensemble des côtes françaises pour Dinophysis. Ce genre de micro-algue produit des toxines diarrhéiques, induisant des risques sanitaires pour les consommateurs de coquillages, sa présence  peut ainsi entrainer des fermetures de zones conchylicoles. Les micro-algues toxiques sont suivies grâce au réseau de surveillance Rephy-Rephytox à travers des observations, des prélèvements, des dénombrements au microscope et des analyses de toxines.

Filet à plancton déployé en baie de Vilaine mardi pour des prélèvements spécifiques sur les eaux colorées par Lepidodinium chlorophorumIfremer

Eaux colorées notamment en baie de Vilaine

D’autres micro-algues ne sont pas toxiques, mais leur prolifération générée par des apports de nutriments peut être problématique pour l’environnement, notamment l’été. Les températures plus chaudes réduisent alors la teneur en oxygène dans l’eau, avec du coup un risque pour la survie des espèces. Ce type de prolifération peut se traduire par une coloration inhabituelle de l’eau. C’est par exemple le cas actuellement en baie de Vilaine, avec des nappes d’eau verte dues à la micro-algue Lepidodinium chlorophorum.

Un article publié au printemps dans la revue Biogeosciences montre justement que la densité de microalgues a augmenté en baie de Vilaine depuis les années 90, en lien avec des concentrations croissantes de nutriments.

Principales conclusions à retrouver sur l’espace presse de l’Ifremer.

L’observation citoyenne en renfort pour la science: le projet Phenomer permet depuis 2013 au grand public de signaler les phénomènes d’efflorescences de micro algues, grâce à l’envoi de photos et de prélèvements issus d’eau colorée. Comme le montre l’article publié dans la revue scientifique Marine Policy en 2018, cette participation citoyenne a permis de déceler plusieurs dizaines de blooms qui n’avaient pas été détectés par les suivis scientifiques habituels.